
Organisation apprenante. On en entend souvent parler dans les entreprises mais les meilleures organisations apprenantes restent les écoles et les universités. Alors pourquoi ne pas s’inspirer des méthodes utilisées dans les écoles pour construire une organisation apprenante efficace en entreprise ?
Qu’est-ce qu’une organisation apprenante ?
David A. Garvin (Harvard business review de juin/ juillet 1993) définit l’organisation apprenante comme « une organisation capable de créer, d’acquérir, de transmettre des connaissances et d’adapter son comportement pour qu’il reflète au mieux ces nouvelles connaissances ». Il y a donc deux étapes indissociables : l’apprentissage et la transmission du savoir. Ainsi, si les connaissances ne sont pas partagées, le potentiel de ces dernières n’est pas exploité.

Pour créer une organisation apprenante, David A. Garvin fixe cinq axes dominants :
- La résolution méthodique des problèmes existants
- L’expérimentation innovante
- L’apprentissage par sa propre expérience et son histoire passée
- L’apprentissage par l’expérience et les réussites des autres
- Le transfert rapide et efficace de la connaissance dans toute l’organisation.
Comment font les écoles ?
En parcourant les 5 points de David A. Garvin, on comprend bien que ce ne sont pas les cours magistraux qui permettent les meilleurs résultats dans les organisations apprenantes. Pour apprendre, il faut EXPERIMENTER, puis PARTAGER.
Les écoles l’ont bien compris. Elles font alors tout pour permettre aux élèves de sortir de leur environnement familier, allant jusqu’à les pousser à quitter leur campus ! Elles sont en effet de plus en plus nombreuses à favoriser les échanges académiques à l’étranger. Pourquoi ? Parce qu’en changeant de pays, d’université, de campus, … les étudiants sortent de leur zone de confort. Et surtout, ils reviennent chacun avec une expérience personnelle différente à partager aux autres.
Une expérience à l’étranger rentre ainsi parfaitement dans le cadre d’une organisation apprenante. D’une part, les élèves expérimentent un changement sur le plan académique : les méthodes de travail sont bien différentes d’un pays à l’autre. Quel pays incite le plus à travailler en groupe ? Quel système favorise le sport et les associations ? Quelle matière est privilégiée dans l’université ? Tant de questions qui permettent de tester de nouvelles façons d’apprendre. D’autre part, les élèves apprennent à comprendre une nouvelle culture et vivent un séjour humainement enrichissant. Dans quel pays est-ce le plus simple de tisser des amitiés ? La langue est-elle un frein ? Quelle est la réputation de la France à l’étranger ? Finalement, le face à face avec une nouvelle culture permet aux élèves de prendre du recul sur eux-mêmes, sur leurs habitudes, sur leur rapport aux autres… Ils peuvent tester leurs limites en dehors de leur zone de confort.
Quelle solution pour les entreprises ?

Il en va de même dans les entreprises. Les fondations d’une organisation apprenante sont les expériences des collaborateurs. Ainsi, en leur faisant vivre une expérience innovante « à l’étranger » – comprenez « dans un contexte qui leur est étranger » – les collaborateurs vont révéler tout leur potentiel et revenir plus efficace.
Il est tout à fait possible pour un collaborateur de vivre un séjour dans une autre entreprise. Aujourd’hui, un dispositif encadré tel que l’AFEST permet en effet de transformer très facilement ce « voyage » en réalité. Le collaborateur expérimente alors de nouvelles pratiques managériales, une organisation différente, des méthodes de travail variées, … Mieux, il découvre une nouvelle culture, un nouveau langage entre collègues et parfois même un nouveau code vestimentaire. Ces apprentissages se font par l’action et donc par l’engagement complet des collaborateurs. Auront-ils l’agilité nécessaire pour s’adapter à ce nouvel environnement ? C’est un véritable test pour les collaborateurs.
Dans tous les cas, ils en ressortiront grandis. A l’image d’un étudiant qui rentre d’un semestre dans une université étrangère et qui peut comparer deux mondes, un collaborateur qui revient d’une immersion dans une autre entreprise adopte un regard différent. Son immersion lui permet d’analyser son organisation avec un nouveau point de vue. Il transforme les « on a toujours fait comme ça » en « je sais qu’on peut faire autrement », il ose proposer de nouvelles idées en s’inspirant de son séjour, il pollinise les connaissances en partageant de nouvelles idées innovantes.
Paradoxalement, pousser ses collaborateurs à « partir à l’étranger » est le meilleur moyen de faire de son entreprise une organisation apprenante. Les collaborateurs apprennent en effet par l’expérience et peuvent ensuite partager cette dernière une fois de retour dans leur organisation. On retrouve bien les deux éléments fondamentaux !
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